En France, le chômage constitue une des préoccupations de nombreux Français et le gouvernement n’en est pas épargné. Pour l’ancien Président François Hollande, la baisse du chômage était une de ses conditions pour se représenter à la présidence de la République. Et comme par hasard, durant cette période, une baisse inexpliquée du taux de chômage en France a été constatée. Raison pour laquelle les sénateurs ont demandé la mise en place d’une commission d’enquête sur les chiffres du chômage. Zoom sur le sujet.
Un manque de transparence à l’origine de cette demande de commission d’enquête
En 2016, une forte baisse du nombre de demandeurs d’emploi en France a été constatée. Cela a éveillé une suspicion au sein du Sénat dont le président du groupe Les Républicains au Sénat. Les Sénateurs dénoncent un manque de transparence sur les chiffres du chômage publiés chaque mois. À savoir qu’en janvier 2016, une baisse significative de 27 900 personnes demandeurs d’emploi a été constatée. Un cas jamais vu depuis la crise de 2008.
D’après Bruno Retailleau, président du groupe « Les Républicains », des bugs inexpliqués se multiplient et faussent les résultats. Apparemment, il s’agissait d’une stratégie du gouvernement visant à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage avant les présidentielles de 2017. De son côté, le DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) tire la sonnette d’alarme. Cette entité déclare que les chiffres des chômages publiés chaque mois deviennent difficiles à interpréter.
Ainsi, la commission d’enquête a été effective le mois d’avril 2016 et le verdict attendu le mois d’octobre 2016. Cette commission était composée de 21 membres et présidée par Anne Emery Dumas, Sénatrice PS de la Nièvre.
Une baisse artificielle des statistiques du chômage en France
En général, plusieurs éléments ont conduit à la décision des sénateurs sur la demande d’enquête concernant le chômage. Dans un premier temps, il y a l’annonce de François Hollande sur le plan de formation pour les demandeurs d’emploi. Ce projet concerne près de 500 000 chômeurs qui, par conséquent, ne sont plus pris en compte dans le calcul du chômage. Pour évaluer le chômage, ces chômeurs en formation n’ont plus été comptabilisés.
Deuxièmement, il y a les problèmes à répétition concernant les demandeurs d’emploi. Ces derniers doivent obligatoirement actualiser leur situation tous les mois au risque de se voir sortir de la liste des demandeurs d’emploi. Et ce, pour cause d’absence de déclaration. Pour ce motif, 238 900 personnes ont été désinscrites de la liste des demandeurs d’emploi. C’est pour cette raison de baisse de chômage inexpliquée que le Sénat a demandé la mise en place d’une commission d’enquête.
Il est à noter qu’en France, 2 organismes sont chargés de la publication des statistiques du chômage chaque trimestre, à savoir : l’INSEE et le DARES en partenariat avec Pôle Emploi.
Même si une nette baisse du chômage a été constatée dans l’année 2016, plusieurs événements ont suscité la suspicion des membres du Sénat. Selon les Sénateurs, cette baisse de chiffre doit être éclaircie pour garantir une entière transparence au sein du gouvernement.